La France est l’un des pays les plus engagés dans la transition vers la mobilité électrique. Selon les données de l’Association des Constructeurs Européens d’Automobiles (ACEA), la France est le deuxième marché européen pour les voitures électriques, derrière l’Allemagne, avec plus de 180 000 immatriculations en 2021, soit une part de marché de 11,5%. Ce chiffre représente une croissance de 117% par rapport à 2020, malgré la crise sanitaire et économique liée à la pandémie de Covid-19.
Quels sont les facteurs qui expliquent le succès des voitures électriques en France ? Quels sont les défis et les opportunités pour les acteurs du secteur ? Quelles sont les perspectives d’avenir pour ce marché en pleine expansion.
Plusieurs éléments favorisent le développement du marché des voitures électriques en France, tant du côté de l’offre que de la demande.
Du côté de l’offre, on peut citer :
– La diversité et la qualité des modèles proposés par les constructeurs, qui couvrent tous les segments du marché, du citadin au SUV, en passant par le familial et le premium. Parmi les modèles les plus vendus en 2021, on trouve la Renault Zoe, la Peugeot e-208, la Tesla Model 3, la Volkswagen ID.3 ou encore la Hyundai Kona Electric.
– L’innovation technologique, qui permet d’améliorer les performances des voitures électriques, notamment en termes d’autonomie, de recharge, de sécurité et de connectivité. Par exemple, la nouvelle génération de batteries lithium-ion offre une capacité supérieure à 60 kWh, ce qui permet de parcourir plus de 400 km avec une seule charge. Les réseaux de recharge se développent également, avec plus de 30 000 points publics en France, dont plus de 2 000 rapides (supérieurs à 50 kW).
– Les incitations financières, qui rendent les voitures électriques plus accessibles et plus attractives pour les consommateurs. Le gouvernement français a mis en place un dispositif de bonus écologique, qui peut atteindre 7 000 euros pour l’achat d’une voiture électrique neuve, ainsi qu’une prime à la conversion, qui peut aller jusqu’à 5 000 euros pour la mise au rebut d’un véhicule thermique ancien. Ces aides sont cumulables et peuvent réduire le coût d’acquisition d’une voiture électrique de plus de 40%.
Du côté de la demande, on peut mentionner :
– La prise de conscience environnementale, qui pousse les consommateurs à opter pour des modes de transport plus respectueux de la planète. Les voitures électriques présentent l’avantage de ne pas émettre de CO2 ni de polluants locaux, ce qui contribue à réduire l’empreinte carbone et à améliorer la qualité de l’air. Elles sont également plus silencieuses, ce qui réduit les nuisances sonores.
– Les économies de fonctionnement, qui compensent le surcoût initial des voitures électriques. En effet, les voitures électriques ont un coût d’entretien inférieur à celui des voitures thermiques, car elles ont moins de pièces mécaniques et d’usure. Elles bénéficient également d’un coût d’énergie plus faible, car le prix de l’électricité est plus stable et moins cher que celui de l’essence ou du diesel. Selon une étude de l’UFC-Que Choisir, le coût total de possession d’une voiture électrique sur cinq ans est inférieur de 10% à celui d’une voiture thermique équivalente.
– Les avantages pratiques, qui facilitent l’usage des voitures électriques au quotidien. Les voitures électriques sont plus agréables à conduire, car elles offrent une accélération instantanée et une souplesse de conduite. Elles sont aussi plus faciles à recharger, car elles peuvent se brancher à domicile, au travail ou sur les bornes publiques.
Plusieurs facteurs favorisent le développement des voitures électriques en France, parmi lesquels :
– **La politique incitative de l’Etat** : le gouvernement français a mis en place un dispositif de bonus-malus écologique qui récompense les acheteurs de voitures électriques et pénalise les acheteurs de voitures thermiques. Le bonus peut atteindre 7 000 euros pour les particuliers et 5 000 euros pour les professionnels, selon le prix et l’autonomie du véhicule. Le malus peut aller jusqu’à 40 000 euros pour les voitures les plus polluantes. Par ailleurs, les voitures électriques bénéficient d’une exonération totale ou partielle de la taxe sur les véhicules de société (TVS) et de la carte grise. Enfin, l’Etat soutient le déploiement des infrastructures de recharge à travers le plan de relance, qui prévoit 100 millions d’euros pour installer 100 000 bornes publiques d’ici 2023.
– **La sensibilité environnementale des consommateurs** : les Français sont de plus en plus conscients de l’impact écologique de leurs déplacements et de la nécessité de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Selon une étude de l’ADEME, 75% des Français considèrent que la voiture électrique est plus respectueuse de l’environnement que la voiture thermique, et 68% sont prêts à changer de mode de transport pour limiter leur empreinte carbone. Les voitures électriques répondent à cette attente, en offrant une mobilité zéro émission à l’usage et en utilisant une électricité majoritairement décarbonée en France.
– **L’offre diversifiée et compétitive des constructeurs** : les constructeurs automobiles ont investi massivement dans le développement de modèles électriques, pour répondre à la demande des consommateurs et se conformer aux normes européennes de réduction des émissions de CO2. Le marché français propose aujourd’hui une gamme variée de voitures électriques, adaptées à tous les besoins et à tous les budgets. On trouve ainsi des citadines (Renault Zoe, Peugeot e-208, Fiat 500e…), des SUV (Tesla Model 3, Hyundai Kona, Volkswagen ID.4…), des berlines (Mercedes EQS, Audi e-tron GT, Porsche Taycan…), ou encore des utilitaires (Renault Kangoo, Peugeot e-Partner, Citroën e-Jumpy…). Les performances des voitures électriques se sont également améliorées, notamment en termes d’autonomie, de puissance et de temps de recharge.